L'histoire :épisode 32
Des jours, des semaines, des mois avaient passé...
Plus personne ne semblait se soucier de Jérôme et de ce qu’il était devenu...
Personne.
Enfin, presque personne, car quelque part, au quatrième étage d’un immeuble de la banlieue parisienne, Graziella, venait, soir et matin ouvrir et fermer les rideaux, arroser les plantes sur le balcon.
Le chat, elle l’avait pris chez elle, ce serait plus commode, il serait moins seul, elle serait moins seule.
Elle lui parlait, lui racontait tout, peut être simplement pour entendre le son de sa voix. Elle lui parlait d’elle, de sa solitude. En échange, il se frottait à ses jambes, quand elle était debout, la suivant partout, se nichant sur ses genoux quand elle regardait la télé ou se lovant dans le creux de ses jambes repliées quand elle était couchée.
Elle lui parlait souvent de Jérôme, elle lui disait qu’il reviendrait. Il reviendrait, il le lui avait promis… Oui, les gens promettent plein de choses et ne se souviennent plus de leurs promesses… Mais pas Jérôme. Il avait gardé son cœur d’enfant, ou bien, il avait déjà atteint la sagesse des vielles gens, et quand il disait quelque chose, ce n’était pas des paroles en l’air. Il lui avait dit un soir qu’elle lui parlait de sa solitude: " ne vous inquiétez pas, Mamie, je serai toujours là pour vous". Ce n’était pas des paroles dites machinalement comme le font tant de gens qui vous disent :"vous pouvez compter sur moi ", " Je reviendrai bientôt " , ce n’était pas comme ces gens qui vous disent être votre ami, et dont vous n’entendez plus jamais parler, ils vous ont oublié à peine le dos tourné. Non, Jérôme n’était pas comme tous ces gens, pour lui, pour elle, la parole avait de la valeur. Il lui avait promis de revenir, mort ou vivant, il reviendrait lui faire un signe.